Louis Flamand

Louis Flamand

Responsable du Pilier 3 Virologie

Président, Comité de direction, Consortium canadien des laboratoires universitaires de biosécurité de niveau 3 (CCABL3)
Professeur et directeur, Département de microbiologie, maladies infectieuses et immunologie, Faculté de médecine, Université Laval

Denis Leclerc

Denis Leclerc

Adjoint au Pilier 3 Virologie

Professeur, Université Laval

Silvia Vidal

Adjointe au Pilier 3 Virologie

Professeure, Université McGill

Stephen Barr

Stephen Barr

Adjoint au Pilier 3 Virologie

Professeur agrégé, Université de l’Ouest

Darryl Falzarano

Darryl Falzarano

Adpoint au Pilier 3

Scientifique, Vaccine and Infectious Diseases Organization

Jennifer Corcoran

Jennifer Corcoran

Adjpointe au Pilier 3 Virologie

Professeure agrégée, Université de Calgary

Samira Mubareka

Adjointe au Pilier 3 Virologie

Scientifique, Institut de recherche Sunnybrook

Depuis sa création, l’équipe du Pilier 3 Virologie du réseau CoVaRR-Net, sous la direction du Pr Louis Flamand, a réalisé des progrès remarquables dans la compréhension de la biologie du SRAS-CoV-2 et dans la mise au point de nouveaux traitements et vaccins.

Dans les projets dirigés par le Pr Denis Leclerc, le Pr Flamand dit que l’une des principales réalisations a été la mise au point d’un vaccin innovant contre le SRAS-CoV-2 ciblant la protéine de la protéine nucléocapsidique.

« Le vaccin utilise la nucléocapside (N) du virus comme antigène, combinée à une nanoparticule contenant des propriétés adjuvantes qui amplifient la réponse immunitaire, en ciblant spécifiquement la protéine N », explique le Pr Flamand. Par conséquent, ce vaccin diffère considérablement des vaccins contre la COVID-19 actuellement utilisés en Amérique du Nord. Jusqu’à présent, tous les vaccins approuvés provoquent une réponse anticorps contre la protéine de spicule et son domaine de liaison au récepteur, et non contre la nucléocapside.

« Grâce à deux études de provocation distinctes, l’une en collaboration avec l’équipe du Pr Leclerc de l’Université Laval et l’autre avec le groupe de la Pre Silvia Vidal de l’Université McGill, ils ont démontré la remarquable capacité du vaccin à réduire de manière significative la charge virale du variant ancestral dans les poumons des animaux vaccinés », déclare le Pr Flamand. « Il a également démontré une incidence importante sur la réduction des niveaux d’IL-6 et de TNF-alpha, atténuant ainsi l’inflammation causée par l’infection virale dans les tissus pulmonaires. »

Le Pr Flamand cite également un autre membre éminent de l’équipe du Pilier 3, le PStephen Barr de la Western University, dont les recherches financées par le réseau se sont concentrées sur l’élaboration de stratégies de lutte contre les infections virales, en particulier le SRAS-CoV-2. Il s’agit notamment de l’étude de BOLD-100 basée sur le métal ruthénium, qui est testé pour le traitement du cancer gastro-intestinal avancé. L’équipe du Pr Barr a également constaté que ce nouveau médicament bloque fortement la reproduction du virus SRAS-CoV-2 et ses effets nocifs lors d’expériences en laboratoire. Ils ont découvert qu’il agissait également contre d’autres virus, ce qui signifie qu’il pourrait être un bon candidat pour lutter contre diverses infections virales, y compris le SRAS-CoV-2 et ses variants.

Le laboratoire du Pr Flamand a fait des progrès dans la compréhension de l’évolution du SRAS-CoV-2. « Nos résultats indiquent que certaines mutations ont été rapidement acquises et maintenues, ce qui suggère qu’elles ont apporté des avantages au virus. Une observation frappante a été l’acquisition continue de la mutation S371F de la protéine de spicule dans les variants Beta et Delta, une mutation généralement observée uniquement dans les variants Omicron. Cette mutation confère des propriétés d’évasion immunitaire et c’est ce qui explique, du moins en partie, pourquoi les gens continuent d’être infectés par le SRAS-CoV-2, même après les vaccins et les infections antérieures », explique-t-il.

Pour sa part, le Pr Leclerc souligne les recherches de son équipe sur l’utilisation de nanoparticules dans les vaccins par vaporisation nasale.

« Il a été démontré qu’un seul traitement intranasal avec des nanoparticules possédant des propriétés adjuvantes protégeait contre l’infection par le SRAS-CoV-2 », a déclaré le Pr Leclerc. « Cette immunité induite par les nanoparticules a protégé les animaux pendant trois à cinq jours, et certaines données suggèrent que cette protection peut être prolongée par des traitements répétés. Cette nanoparticule devrait induire une protection contre toute maladie virale respiratoire, comme cela a déjà été démontré avec le virus de la grippe A. »

Les contributions de la Pre Silvia Vidal, qui soulignent l’importance des facteurs génétiques et des réponses immunitaires dans la gravité de la COVID-19, constituent d’autres avancées de la recherche. Des études comparant différents modèles de souris ont révélé des différences significatives dans l’évolution de la maladie en fonction du bagage génétique et de la réponse immunitaire précoce, soulignant le rôle de l’activation précoce des lymphocytes T dans la protection contre la forme grave de la maladie.

L’analyse des patients immunodéprimés réalisée par la Pre Vidal a révélé une mutation récurrente de la protéine d’enveloppe du virus, qui inhibe les réponses de l’interféron, ce qui permet de comprendre comment le SRAS-CoV-2 peut échapper au système immunitaire. Des efforts de collaboration sont en cours pour mettre au point des systèmes génétiques robustes permettant d’étudier les variants du SRAS-CoV-2 et d’établir un système de génétique inverse sans clonage pour les virus émergents.

Collectivement, les résultats de la recherche de la Pre Vidal fournissent des informations essentielles sur l’interaction complexe entre les facteurs génétiques et les réponses immunitaires dans la COVID-19, soulignant l’importance de la recherche interdisciplinaire et d’une collaboration continue pour relever les défis de la pandémie.

En ce qui concerne l’avenir, le Pr Flamand a présenté les principaux objectifs du Pilier 3 pour les mois à venir. « Les priorités comprennent la finalisation des projets de recherche en cours. Par exemple, le protocole de vaccination et de provocation du Pr Leclerc vise à évaluer l’efficacité du vaccin mis au point par son équipe contre le variant Omicron XBB.1.5 », explique le Pr Flamand.

Les travaux du Pr Flamand porteront sur la production de SRAS-CoV-2 recombinant afin de déterminer pourquoi certains variants préoccupants sont beaucoup plus virulents que d’autres.  « Nous avons élaboré une méthode efficace pour générer du SRAS-CoV-2 recombinant, ce qui nous permet d’identifier la partie du génome qui contient les gènes de virulence.  Grâce à la perte de fonction, des virus atténués seront générés afin d’identifier les facteurs de virulence », a-t-il expliqué.

Malgré ces réalisations incroyables du Pilier 3, le Pr Flamand note qu’il y a également eu des défis à relever, en particulier la question du financement à court terme.

« Nous avons déployé d’immenses efforts pour mettre en place le réseau et mobiliser les scientifiques les plus brillants du Canada afin qu’ils travaillent ensemble à la préparation aux pandémies. Maintenant que le réseau atteint sa maturité, le financement sera interrompu, ce qui entraînera le démantèlement de l’un des réseaux les plus performants au Canada. Sans une vision à long terme et des investissements durables, le Canada sera un suiveur plutôt qu’un meneur dans la lutte contre les agents pathogènes à potentiel pandémique », a-t-il souligné.

« Le plus grand succès obtenu grâce au réseau CoVaRR-Net est peut-être la mise en place d’un réseau fonctionnel de scientifiques qui peuvent être rapidement mobilisés pour unir leurs efforts en réponse à une crise. Je sais que je peux appeler à peu près n’importe qui dans le réseau pour demander des conseils ou l’accès à un pathogène et recevoir une réponse positive dans un bref délai. Il s’agit d’une des plus grandes réalisations », a conclu le PFlamand.