Dr Cory Neudorf
Co-Lead, CoVaRR-Net’s Public Health, Health Systems and Social Policy Impacts Pillar
Interim Senior Medical Health Officer, Saskatchewan Health Authority
Professor, University of Saskatchewan
Pr Nazeem Muhajarine
Co-responsable du pilier Impacts sur la santé publique, les systèmes de santé et la politique sociale
Professeur, Université de la Saskatchewan
Pre Cheryl A. Camillo
Politique sociale, administration publique, gouvernance Professeure adjointe, École supérieure de politique publique Johnson Shoyama, Université de Regina
Comme les ressources en matière de tests PCR n’ont pas pu répondre à la demande dans tout le pays, les tests antigéniques rapides (« tests rapides ») sont devenus un outil important durant la pandémie. Ces tests rapides, qui peuvent être effectués notamment à domicile, ont permis à un plus grand nombre de Canadiens de savoir rapidement (en 15 minutes) s’ils sont ou non porteurs du virus du SRAS-CoV-2 ou, plus important encore, s’ils sont contagieux. Les experts du réseau CoVaRR-Net se penchent ici sur la science et la pratique des tests rapides et donnent des conseils sur la manière et le moment de les utiliser, sur la façon dont ils peuvent contribuer à stopper des événements de superpropagation et sur la façon dont ils pourraient faire partie de nos vies même après la fin de la pandémie.
Quand et comment faut-il effectuer des tests antigéniques rapides?
Les tests rapides sont recommandés dans les situations suivantes :
- vous présentez des symptômes;
- vous soupçonnez une exposition à la COVID-19;
- vous ne soupçonnez pas une exposition, mais vous allez assister à un grand rassemblement;
- vous terminez une période d’isolement et voulez vérifier si vous êtes toujours contagieux;
- vous avez été dans un endroit où il y a eu une éclosion.
Moment opportun
Les tests rapides sont un outil de dépistage et ont plus de valeur lorsqu’ils sont utilisés correctement, au bon moment et plus d’une fois. Si la disponibilité n’est pas un problème, de nombreux chercheurs recommandent d’effectuer plusieurs tests pour confirmer les résultats. Le Dr Cory Neudorf, co-responsable du pilier Impacts sur la santé publique, les systèmes de santé et la politique sociale du réseau CoVaRR-Net, affirme qu’il est important de réaliser le test dans une fenêtre de temps spécifique après une éventuelle exposition au SRAS-CoV-2 (le virus à l’origine de la COVID-19).
« En ce qui concerne les tests antigéniques rapides, ils ont besoin d’une certaine quantité de charge virale pour donner un résultat positif. La charge virale atteint des niveaux détectables entre le deuxième et le dixième jour après l’exposition ou l’apparition des symptômes, selon la première éventualité. C’est dans cette fenêtre de temps que les tests rapides de détection de l’antigène peuvent être les plus utiles », explique Dr Neudorf. Il ajoute que si vous êtes au stade précoce de la maladie et que vous êtes asymptomatique, vous pouvez encore excréter le virus et le transmettre à d’autres personnes. « Il est important de limiter immédiatement vos contacts si vous avez été exposé à une personne atteinte de la COVID-19. »
Conseils pour obtenir un résultat précis
Parmi les suggestions de la santé publique, certaines recommandent de se moucher avant d’administrer le test. Selon Dr Neudorf, ce n’est pas vraiment nécessaire, car cela ne rend pas le virus plus détectable. « Mais certaines études ont montré que les résultats étaient meilleurs si vous pressiez votre nez au moment de retirer l’écouvillon. »
Il ajoute également que lorsque vous vous administrez le test, vous devez incliner la tête et introduire l’écouvillon loin à l’intérieur de la narine, plutôt que de simplement le faire remonter dans le nez. Il recommande aussi de ne pas frotter trop vigoureusement, car cela pourrait provoquer un saignement de nez et contaminer l’échantillon.
Des études ont également suggéré qu’une combinaison d’écouvillonnage de la gorge et du nez était plus efficace pour détecter les particules virales. Au moins une province, la Nouvelle-Écosse, recommande d’écouvillonner à la fois la gorge et le nez. Cependant, l’efficacité de cette pratique fait toujours l’objet d’une enquête active de la part des scientifiques et la plupart des provinces et des territoires l’évaluent.
Recommandations sur la façon dont les tests antigéniques rapides peuvent être utilisés pour aider les Canadiens à traverser cette pandémie
Lieux publics pouvant bénéficier du dépistage par test rapide
Les stocks de tests rapides étant limités, il est important de les utiliser aussi efficacement que possible.
Les refuges pour sans-abri, les lieux de soins à domicile et les salles d’urgence des hôpitaux peuvent grandement bénéficier des tests rapides comme outils de dépistage. Les tests peuvent également être utilisés pour le dépistage dans les lieux où une éclosion est déclarée, comme une école.
Les personnes ne présentant pas de symptômes devraient également utiliser des tests rapides lorsqu’elles se rendent dans un endroit densément peuplé, afin d’éviter les événements de superpropagation.
« Les tests rapides sont particulièrement utiles avant d’assister à de grands événements et rassemblements, de même que l’utilisation de masques », déclare le Pr Nazeem Muhajarine, co-responsable du pilier Impacts sur la santé publique, les systèmes de santé et la politique sociale du réseau CoVaRR-Net. « Même si vous ne pensez pas être atteint de la COVID, il est judicieux de faire un test rapide avant de vous rendre dans un endroit densément peuplé, surtout si vous rendez visite à des personnes qui pourraient être particulièrement vulnérables. Vous devez vous assurer que vous ne propagez pas le
SRAS-CoV-2 sans le savoir. Et toute personne ayant été exposée à un cas de COVID-19 ne devrait pas du tout participer à ces rassemblements, même si le test est négatif. »
Améliorer la communication des résultats des tests rapides
Le recours aux tests rapides à la fois comme outil de dépistage et de diagnostic sans que les résultats (positifs) des tests ne soient officiellement communiqués aux responsables de la santé publique fausse le nombre de cas cliniques et de santé publique.
« Nous devons mettre au point un mécanisme formel permettant de transmettre les résultats des tests à domicile aux unités de santé publique provinciales », déclare la Pre Cheryl A. Camillo, qui dirige au réseau COVaRR-Net l’étude et l’élaboration des réponses politiques recommandées pour atténuer l’impact de la pandémie. « Il est important que les provinces et les territoires connaissent toute l’étendue de la propagation de la COVID-19 dans leur population afin de prendre des décisions fondées sur des données probantes pour protéger leurs résidents. »
Les tests rapides seront encore là longtemps
Les trois chercheurs estiment que nous devrions nous habituer aux tests rapides, car ils resteront probablement en place bien après la pandémie. « Nous pourrions assister à l’expansion de ces tests pour permettre aux gens de s’autodiagnostiquer pour d’autres types de virus comme la grippe », suggère le Dr Neudorf. Mais pour les tests de dépistage de la COVID, ajoute-t-il, la durée de leur utilisation dépendra beaucoup de la durée pendant laquelle les gouvernements subventionneront leur vente.
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