Louis Flamand

Louis Flamand

Responsable du pilier Virologie, CoVaRR-Net
Président intérimaire, Consortium canadien de laboratoires universitaires de biosécurité de
niveau 3 (CCABL3)
Professeur et directeur, Département de microbiologie, maladies infectieuses et immunologie, Faculté de médecine, Université Laval

Le Consortium canadien des laboratoires universitaires de biosécurité de niveau 3 (CCABL3) travaille avec diligence à un avenir plus sûr et plus collaboratif pour la recherche scientifique sur des organismes hautement pathogènes. Son objectif est de renforcer la réponse du Canada aux menaces biologiques en soutenant la recherche et la préparation en matière de biosécurité au Canada.

Créé lors de la pandémie de SRAS-CoV-2, le concept du CCABL3 consistait à créer un centre universitaire canadien pour l’échange de données, de ressources et d’informations. Le consortium est dirigé par le Pr Louis Flamand, responsable du Pilier 3 Virologie du réseau CoVaRR-Net et professeur à l’Université Laval à Québec, qui a été chargé de trouver un moyen d’organiser la communauté universitaire de niveau de biosécurité 3 (BSN3) et de rationaliser le processus de partage des informations et des ressources liées à la COVID-19.

« En 2021, nous n’avions qu’une très vague idée de qui faisait quoi au Canada en termes d’expertise, du type d’installations disponibles dans les différentes provinces et du type de travail effectué dans ces installations, de sorte que nous avons dû dresser une carte des ressources disponibles dans les laboratoires de BSN3 du Canada. »

Une première victoire a permis à toutes les universités U15 dotées de laboratoires de BSN3 au Canada de s’inscrire.

Célébrer les réussites 

Depuis son lancement, le CCABL3 a réussi à combler certaines lacunes en matière d’informations et de ressources sur la répartition des agents pathogènes, même si le Pr Flamand admet qu’il s’agit d’un travail en évolution. Il cite la création de l’Accord universel de transfert de données et de matériel biologique (Universal Data and Biological Material Transfer Agreement [UDBMTA])) comme preuve de ce succès.

« L’idée était de passer par cet accord-cadre pour partager les réactifs. Nous avons constitué un dépôt de la plupart des isolats du SRAS-CoV-2 qui sont désormais librement accessibles aux scientifiques canadiens et partagés dans le cadre de l’accord UDBMTA du réseau CoVaRR-Net. Nous avons fait des progrès à cet égard. De très nombreuses institutions, près de 30 à l’échelle du Canada, ont signé. »

La normalisation de la formation est une autre réussite.

« Avec l’aide de notre coordinateur scientifique Rajesh Jacob, post-doctorant à McMaster, nous avons contacté 16 universités et centres de recherche à travers le Canada qui possèdent des laboratoires de BSN3. Nous avons rencontré leurs responsables de la biosécurité ou leurs directeurs de BSN3 et leur avons demandé quel type de formation ils dispensaient et si nous pouvions avoir accès à leurs documents. De nombreux établissements ont fourni les renseignements nécessaires. Aujourd’hui, nous sommes en train de terminer un document de formation de référence reprenant les meilleures pratiques de chacun. Une fois terminé, il sera soumis à l’Agence de santé publique du Canada pour vérification. Nous ne prévoyons aucun problème puisque tous les documents sur lesquels ce manuel est basé sont déjà approuvés par l’ASPC. »

En plus du document de formation, le CCABL3 a également élaboré plus d’une douzaine de procédures opérationnelles normalisées pour les installations de BSN3, ce qui permet de rationaliser le processus de formation dans son ensemble.

Enfin, le Pr Flamand indique que la nomination de Sarah Viehbeck, Ph. D., Conseillère scientifique en chef de l’Agence de la santé publique du Canada, en tant que membre d’office du comité exécutif, a constitué un ajout important à l’équipe.

« Lors des réunions, elle peut être mise au courant de nos besoins et de ce que nous essayons d’accomplir, et elle peut transmettre ces informations à l’ASPC et obtenir des réponses ou des moyens d’atteindre nos objectifs. Sa présence au sein de notre comité est donc déterminante. »

Aller de l’avant 

À mesure que le CCABL3 progresse, le Pr Flamand indique qu’il continuera à s’appuyer sur la communication et sur la volonté de toutes les parties de poursuivre leur coopération et de maintenir l’infrastructure en place afin de combler les lacunes en matière d’information et de garantir la préparation à toute pandémie à venir.  Il considère également le CCABL3 comme un partenaire précieux de l’ASPC en temps de crise. Durant la phase initiale d’une pandémie, une multitude de tests et de tâches doivent être effectués rapidement, ce qui représente une charge écrasante pour les employés et les installations. Le fait de disposer de plusieurs installations universitaires de BSN3 travaillant de manière coordonnée et pouvant être rapidement mobilisées pour aider l’ASPC est certainement un moyen de se préparer aux pandémies à venir.

Le PFlamand souhaite également se concentrer sur l’obtention d’un financement plus important afin que le mandat du CCABL3 puisse continuer à être un phare de la collaboration et de la préparation dans la communauté de recherche sur la biosécurité.

Alors que le CCABL3 entame sa troisième année, il promet de continuer à bâtir un avenir plus sûr et plus collaboratif pour la communauté scientifique, le pays et le monde.

Mission du CCABL3

  • Faciliter le partage de données et d’informations: servir de plaque tournante pour l’échange de données et d’informations, en veillant à ce que les laboratoires canadiens spécialisés dans la biosécurité partagent des informations essentielles.
  • Normaliser la formation : normaliser la formation du personnel hautement qualifié (PHQ) qui doit avoir accès aux installations de biosécurité de niveau 3 (BSN3).
  • Cartographier les ressources: cartographier es ressources des laboratoires universitaires de BSN3 existants, identifier les lacunes en matière de connaissances et les besoins en infrastructures.
  • Fournir des procédures opérationnelles normalisées: créer des procédures opérationnelles normalisées pour les essais clés, afin d’assurer la cohérence et la fiabilité de la recherche.
  • Stocker les pathogènes: jouer un rôle de premier plan dans la production et le stockage de pathogènes hautement prioritaires, une ressource vitale pour comprendre et combattre les maladies infectieuses.
  • Améliorer la coordination: améliorer la coordination entre les laboratoires universitaires canadiens de BSN3 et les laboratoires de santé fédéraux-provinciaux et les industries.

Pour en savoir plus sur le CCABL3