Nazeem Muhajarine

Nazeem Muhajarine, Ph. D.

Coresponsable du pilier Impacts sur la santé publique, les systèmes de santé et la politique sociale du réseau CoVaRR-Net
Professeur, Université de la Saskatchewan

Fatima Tokhmafshan

Fatima Tokhmafshan, généticienne et candidate M.D.

Directrice, Mobilisation et sensibilisation de la communauté et des patients du réseau CoVaRR-Net

Quand dois-je recevoir ma troisième ou quatrième dose? Mon enfant doit-il se faire vacciner et si oui, quand? Si j’ai eu la COVID-19 récemment, dois-je recevoir une dose de rappel? Si je reçois une quatrième dose lorsque je suis admissible, cela réduira-t-il mon risque d’avoir la COVID longue?

Avec la propagation rapide de la septième vague de BA.5, le retour des étudiants à l’école et à l’université et la disponibilité d’un nouveau vaccin pour les enfants de moins de cinq ans, de nombreux Canadiens cherchent à obtenir des renseignements fiables et à jour, fondés sur des données scientifiques, et des réponses à ces questions.

Si vous vous posez l’une de ces questions ou d’autres relatives aux vaccins, un service gratuit et sans jugement offrant des entretiens individuels avec des conseillers en vaccination, formés par des chercheurs du réseau CoVaRR, peut vous aider.

MIICOVAC (L’entretien motivationnel pour augmenter l’acceptation de la vaccination contre la COVID) est un service offert à l’échelle nationale et un projet pilote de recherche qui vise à explorer les questions, les inquiétudes et les préoccupations concernant la vaccination contre la COVID-19 et à y répondre. Le projet pilote propose des entretiens virtuels à environ 6 000 personnes dans tout le Canada. Tout adulte canadien qui n’est pas suffisamment vacciné, qui hésite à recevoir un vaccin ou qui n’est pas sûr de vouloir une dose de rappel peut utiliser ce service gratuit, et oui, il est possible de poser des questions sur la vaccination de ses enfants.

« L’entretien motivationnel est une approche fondée sur des données probantes et centrée sur le client, qui vise à comprendre la motivation des clients à prendre des décisions en matière de santé. Il ne s’agit pas seulement de fournir des données ou des faits, mais plutôt d’instaurer un climat de confiance et de responsabilisation afin que les gens puissent prendre des décisions autonomes et fondées sur des données probantes en matière de vaccination », explique Fatima Tokhmafshan, directrice du volet Mobilisation et sensibilisation de la communauté et des patients du réseau CoVaRR-Net et collaboratrice du projet MIICOVAC.

« Nos conseillers ne sont pas là pour faire la leçon aux gens sur les avantages de la vaccination. Ils écoutent avec une attitude ouverte, font preuve de compassion et de compréhension, et répondent aux questions et aux préoccupations de la personne en lui présentant les informations scientifiques les plus fiables et les plus récentes, de manière simple et accessible, afin d’aider les Canadiens à prendre leurs propres décisions en matière de vaccination », ajoute Fatima Tokhmafshan.

Comment puis-je m’inscrire au MIICOVAC pour un entretien?

Le MIICOVAC est un partenariat entre le réseau CoVaRR-Net, le Centre de recherche du CHUS (Université de Sherbrooke), le Centre canadien de ressources et d’échange sur les données probantes en vaccination (CANVax) et l’Association canadienne de santé publique. Le projet pilote est financé par l’Agence de santé publique du Canada, avec un financement supplémentaire du CoVaRR-Net pour une sous-étude.

Tout résident du Canada âgé de 18 ans ou plus peut s’inscrire en remplissant un bref questionnaire en ligne à l’adressehttps://canvax.ca/miicovac. Les discussions avec un conseiller en vaccination se font par l’intermédiaire de Zoom et durent entre 15 et 40 minutes. Les participants ont également la possibilité de participer à une rencontre de suivi.

Améliorer la connaissance, l’acceptation et l’utilisation des vaccins

Le projet MIICOVAC s’appuie sur le succès du projet sur l’entretien motivationnel en maternité pour l’immunisation des enfants, une initiative à l’échelle du Québec mise sur pied par le Dr Arnaud Gagneur, néonatologiste et chercheur sur la réticence envers la vaccination à l’Université de Sherbrooke. Le réseau CoVaRR-Net, qui compte plus de 100 différents chercheurs, s’est associé au Dr Gagneur, chercheur principal du MIICOVAC, pour s’assurer que les résidents du Canada ont accès aux informations les plus fiables et les plus récentes sur les variants, l’immunité et les vaccins et qu’ils sont en mesure de prendre les meilleures décisions pour se protéger et protéger leurs communautés.

« Ce projet innove, car nous voulons voir si l’entretien motivationnel est efficace virtuellement et pour la vaccination contre la COVID-19 à tout âge. Si l’étude pilote s’avère efficace pour améliorer la motivation à la vaccination et augmenter le taux de vaccination chez les participants, notre objectif serait d’étendre le service et de renforcer les capacités en formant davantage de travailleurs de la santé à l’entretien motivationnel et en offrant ce service à un plus grand nombre de Canadiens », explique Fatima Tokhmafshan.

CoVaRR-Net élargit son projet pilote pour y inclure des groupes diversifiés et marginalisés

Les chercheurs du réseau CoVaRR-Net apportent leur contribution en formant des conseillers et en vérifiant les informations scientifiques partagées lors des entretiens virtuels, en synthétisant les données probantes concernant l’efficacité de l’entretien motivationnel, et en élargissant et en reproduisant à une plus grande échelle le projet pilote pour inclure des participants et des conseillers sous-représentés.

« Nous mènerons une sous-étude, très probablement dans le nord de la Saskatchewan, qui inclurait des groupes sous-représentés et vulnérables tels que des nouveaux arrivants au Canada, des réfugiés, des Autochtones et des personnes vivant dans des communautés rurales éloignées. Des entretiens motivationnels pourraient être proposés à certains petits groupes, tels que des familles, ainsi qu’à des individus. L’un des principaux objectifs est de s’assurer que le service est accessible aux personnes difficiles à atteindre et que les résultats de l’étude MIICOVAC peuvent être généralisés à l’ensemble de la population canadienne », déclare le Pr Nazeem Muhajarine, coresponsable du pilier Impacts sur la santé publique, les systèmes de santé et la politique sociale du réseau CoVaRR-Net et professeur à l’Université de Saskatchewan, ainsi que collaborateur au projet MIICOVAC. CoVARR-Net fournira également un soutien technique pour l’analyse des données et des résultats de recherche de l’étude principale et de la sous-étude.

Favoriser l’acceptation et l’utilisation des vaccins pour aider à endiguer les vagues futures

En Australie, où moins de 40 % des personnes admissibles ont reçu quatre doses, une vague hivernale d’augmentation des cas de COVID-19 et des hospitalisations, due aux sous-variants BA.4 et BA.5 hautement contagieux, a conduit certains responsables de la santé publique à envisager la réintroduction de mesures telles que le port obligatoire du masque dans les lieux publics. Au Canada, où le BA.5 a provoqué une septième vague cet été, il est possible de tirer des leçons de l’expérience de l’Australie en augmentant l’acceptation et l’utilisation des vaccins au début de l’année scolaire et, ainsi, éviter une vague à l’automne provoquée par le BA.5 ou un nouveau variant, et la nécessité de réimposer des restrictions ou des fermetures liées à la santé publique.

« Chaque résident du Canada mérite que l’on réponde à ses préoccupations et à ses questions sur les vaccins et que l’on dispose d’une source d’information accessible, empathique, à jour et validée, comme le MIICOVAC. Nous croyons que l’approche axée sur l’entretien motivationnel, ainsi que les campagnes médiatiques sur les vaccins et les annonces de santé publique, peuvent permettre à un plus grand nombre de personnes de prendre des décisions sur la vaccination qui pourraient aider à freiner les vagues futures et leurs répercussions graves sur la santé, l’éducation et l’économie », affirme Fatima Tokhmafshan.

Forum permettant aux parents de poser des questions sur la vaccination de leurs enfants et d’obtenir des réponses

Selon le Pr Muhajarine, il est particulièrement important de répondre aux questions et aux préoccupations des parents qui hésitent ou qui n’ont pas accès à des informations fiables et scientifiques sur les risques pour la santé des enfants insuffisamment vaccinés. « Les Canadiens de tous âges bénéficient d’importants avantages pour la santé lorsqu’ils sont correctement vaccinés. Malheureusement, le taux de vaccination chez les enfants de cinq à onze ans s’est stabilisé aux niveaux faibles d’environ 56 % pour une dose et 42 % pour deux doses. Les vaccins pour les enfants les plus jeunes, de six mois à moins de cinq ans, sont disponibles depuis la mi-juillet, et il semble que la vaccination sera encore plus faible pour ce groupe d’âge », fait-il observer.

« Les parents ont beaucoup de questions de fond sur les vaccins contre la COVID-19 et l’immunité qui méritent des réponses. Cette approche permet à un conseiller formé de rencontrer des parents individuellement, avec une attitude ouverte, et d’écouter leurs préoccupations avec empathie. Il peut également leur parler de la possible vulnérabilité à la COVID chez les enfants et de sa gravité, ainsi que du rôle des parents dans la protection de la santé des enfants. C’est nécessaire maintenant et bénéfique. La vaccination est comme une police d’assurance qui protège les parents et leurs enfants contre les risques très réels de conséquences immédiates ou à long terme de l’infection par la COVID-19 sur la santé », déclare le Pr Muhajarine.

Membres du projet MIICOVAC : Arnaud Gagneur, Université de Sherbrooke, chercheur principal; Ève Dubé, Institut national de santé publique du Québec, cochercheuse; Greg Penney, Association canadienne de santé publique, partenaire.

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