Dr Scott Halperin, M.D.
Adjoint, pilier Immunologie et protection vaccinale du réseau CoVaRR-Net
Directeur du Centre canadien de vaccinologie et chercheur principal désigné du Réseau canadien de recherche sur l’immunisation
Professeur, Université Dalhousie
Denis Leclerc, Ph. D.
Adjoint, pilier Virologie du réseau CoVaRR-Net
Coprésident, Division des maladies infectieuses et immunitaires, Centre de recherche, CHU de Québec–Université Laval
Professeur, Université Laval
De nombreux Canadiens se demandent si les troisièmes et quatrièmes doses du vaccin font vraiment une différence pour les protéger contre la COVID-19 en plus de réduire le risque de transmettre le virus à d’autres personnes. Étant donné que le sous-variant Omicron BA.2 est hautement transmissible et que les individus ayant reçu une troisième et une quatrième dose peuvent encore contracter des infections post-vaccinales, certaines personnes pensent que non.
La réponse des experts du réseau CoVaRR-Net est toutefois qu’un taux plus élevé de vaccination protège contre l’infection et contribue à réduire la transmission virale de multiples façons, en combinaison avec le port du masque dans les espaces intérieurs bondés. La baisse de la transmission est importante pour de nombreuses raisons, notamment parce qu’elle réduit le risque d’apparition de nouveaux variants résistants au vaccin.
Si les troisièmes et quatrièmes doses sont conçues pour offrir une protection accrue contre les maladies graves, les hospitalisations et les décès dus à la COVID-19 (et elles y parviennent), ces doses supplémentaires jouent également un rôle clé dans la réduction du nombre d’infections et de transmissions, tant chez les individus que dans l’ensemble de la population canadienne, afin de contribuer à enrayer la sixième vague que nous connaissons actuellement.
Les vaccins réduisent la transmission
« Les vaccins réduisent la charge virale en stimulant la production d’anticorps et le taux de transmission est directement lié à la charge virale. Si votre charge virale est plus faible, vous êtes moins susceptible de transmettre le virus à d’autres personnes », explique le Pr Leclerc, adjoint au pilier Virologie du réseau CoVaRR-Net et professeur à l’Université Laval.
Les doses supplémentaires contribuent donc à réduire considérablement la transmission du virus. « Les personnes en bonne santé sont moins susceptibles de transmettre le virus si elles ont reçu une troisième dose. Les personnes qui reçoivent une quatrième dose pour renforcer une immunité affaiblie ou faible transmettront également moins de virus que si elles n’avaient pas reçu de dose supplémentaire », ajoute le Pr Leclerc.
Les troisièmes et quatrièmes doses réduisent les risques d’infection et les symptômes
Seulement 54 % des Canadiens de 12 ans et plus ont reçu au moins trois doses de vaccin. C’est regrettable, car l’efficacité de deux doses de vaccin pour la protection contre l’infection par les variants d’Omicron diminue considérablement dans les mois qui suivent l’administration de la deuxième dose. « À mesure que votre immunité s’affaiblit, la probabilité que vous soyez infecté augmente. Quatre ou cinq mois après la deuxième dose, vous n’êtes plus protégé en ce qui a trait à la réduction de la probabilité d’être infecté et des risques d’être symptomatique. Dans les deux cas, vous êtes beaucoup plus susceptible de transmettre le virus à d’autres personnes », explique le Dr Scott Halperin, adjoint au pilier Immunologie et protection vaccinale du réseau CoVaRR-Net, directeur du Centre canadien de vaccinologie et professeur à l’Université Dalhousie.
Pour les Canadiens qui n’ont pas reçu une troisième dose, il est important d’obtenir une dose supplémentaire maintenant pour réduire les infections et la transmission durant la sixième vague. « Une troisième dose réduit le risque d’infection et de symptômes si vous êtes infecté. Si vous n’avez pas de maladie symptomatique (vous ne toussez pas et n’éternuez pas), vous êtes beaucoup moins susceptible de transmettre le virus, car vous répandez moins de sécrétions et votre charge virale est plus faible. Si vous avez une charge virale plus faible, cela raccourcit également de 24 à 48 heures la durée pendant laquelle vous pouvez transmettre le virus. En n’étant pas infecté ou symptomatique, vous réduisez considérablement le risque de transmission », explique le Dr Halperin.
La limitation de la transmission réduit le risque d’apparition de nouveaux variants résistants aux vaccins.
La propagation incontrôlée du virus mène à l’émergence de nouveaux variants qui pourraient être plus dangereux, plus contagieux et plus résistants aux vaccins actuels. « Nous ne pouvons pas nous permettre de baisser la garde face à la menace de nouveaux variants. Les vaccins fonctionnent actuellement, mais si nous ne ralentissons pas la transmission du virus, cela favorisera une souche résistante aux anticorps générés par les vaccins actuels. Il faut que davantage de personnes produisent des niveaux élevés d’anticorps en recevant les troisièmes et quatrièmes doses, ce qui contribuera à ralentir la transmission et à réduire le risque qu’un nouveau variant plus résistant émerge et devienne dominant », explique le Dr Leclerc, adjoint au pilier Virologie du réseau CoVaRR-Net et professeur à l’Université Laval.
Source
- Agence de la santé publique du Canada, Vaccination contre la COVID-19 au Canada – Canada.ca
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