
Dr. Ciriaco Piccirillo
Co-responsable du pilier Immunologie et protection vaccinale, réponses de lymphocytes T
Professeur et directeur de programme d’études supérieures, Université McGill
Scientifique principal, Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill

Dr. Cory Neudorf
Co-responsable du pilier Impacts sur la santé publique, les systèmes de santé et la politique sociale
Médecin hygiéniste universitaire en chef auprès de l’Autorité sanitaire de la Saskatchewan
Professeur, Université de la Saskatchewan
Les cas d’Omicron ont augmenté rapidement pendant les fêtes et il est devenu depuis le variant dominant.
Lorsqu’il a été identifié pour la première fois en novembre 2021, les médecins ont craint le pire. Compte tenu des nombreuses mutations qui pouvaient aider le virus à échapper aux cibles des vaccins, de nombreux chercheurs ont prédit qu’Omicron allait augmenter considérablement le nombre de personnes infectées par le SRAS-CoV-2, le virus à l’origine de la COVID-19. « Le monde retenait son souffle parce que cette maladie se propageait trois à quatre fois plus vite que les autres variantes », a déclaré Ciriaco Piccirillo, Ph. D., de CoVaRR-Net, qui est également chercheur principal au Programme en maladies infectieuses et immunité en santé mondiale de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill.
Les prédictions de transmissibilité élevée se sont avérées exactes.
Omicron semble moins virulent que prévu pour les personnes doublement et triplement vaccinées.
« L’endroit où vous vivez, votre état de santé sous-jacent et votre statut vaccinal détermineront la manière dont Omicron vous affectera », explique Cory Neudorf, M.D., du réseau CoVaRR-Net, professeur et chercheur au Département de santé communautaire et d’épidémiologie de l’Université de la Saskatchewan.
« Même si nous avons plus de cas d’infection, ils sont moins sévères chez les personnes qui ont été complètement vaccinées, ce qui donne un tableau clinique moins grave. »
On a constaté une réduction des hospitalisations chez les personnes vaccinées et immunocompétentes qui ont contracté Omicron et beaucoup d’entre elles ont présenté des symptômes moins graves qu’avec le variant Delta. Cependant, les groupes non vaccinés et vulnérables, comme les personnes âgées et les personnes immunodéficientes, demeurent exposés à un risque nettement plus élevé de faire face à des complications graves dues à la COVID-19.
« Pour les personnes non vaccinées ou celles qui ne le sont pas de manière optimale, le virus est plus susceptible de provoquer une maladie grave », explique le Pr Piccirillo.
Comme les personnes non vaccinées courent toujours beaucoup de risques de présenter des symptômes graves nécessitant une hospitalisation et que la transmissibilité d’Omicron est plus élevée, même dans les populations vaccinées, les hôpitaux ont été sollicités au-delà de leurs capacités.
Pourquoi Omicron est-il moins virulent que les variants précédents?
Omicron se trouve normalement dans les voies respiratoires supérieures et s’est montré incapable d’infecter les poumons d’une personne, même parmi certaines des populations les plus vulnérables. Cela pourrait expliquer pourquoi un écoulement nasal a accompagné ce variant, ce que nous n’avons pas observé avec le variant Delta ou le virus ancestral.
« L’une des principales caractéristiques de l’évolution de nombreux virus de ce type est que leur survie dépend de leur capacité à pénétrer dans nos systèmes, sans les tuer. J’ai l’impression que nous nous engageons dans cette voie », a déclaré le Pr Piccirillo.
Ce que nous pouvons faire pour réduire le nombre d’infections
« Nous devons maintenir une proportion élevée de la population entièrement vaccinée et continuer avec le port de masques, la distanciation et l’amélioration de la ventilation », affirme le Dr Neudorf. « Tous ces éléments peuvent contribuer à réduire la probabilité que des éclosions surviennent dans les écoles, en plus des tests antigéniques rapides à domicile afin que les enfants puissent être gardés à la maison s’ils sont positifs. » Il ajoute que le respect généralisé des restrictions liées aux rassemblements et des fermetures de courte durée permettra de maintenir les chiffres à un niveau tel qu’ils n’exerceront pas de pression sur le système de santé.
Le Dr Neudorf et le Pr Piccirillo ajoutent que si nous voulons éviter de nouveaux variants et des vagues ultérieures de la pandémie, nous devons également nous assurer que le Canada et les autres pays occidentaux aident les pays pauvres à augmenter leurs niveaux de vaccination. Ils disent qu’ils doivent avoir les capacités de distribuer et de déployer les vaccins et d’y accéder dans leurs communautés locales.
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