Arinjay Banerjee

Arinjay Banerjee, PhD

Adjoint, pilier Interactions hôte-pathogène de CoVaRR-Net
Chercheur en début de carrière et chercheur scientifique, Vaccine and Infectious Disease Organization (VIDO)
Professeur auxiliaire, Université de la Saskatchewan

Sarah (Sally) Otto

Sarah Otto, PhD

Codirectrice, pilier Analyse computationnelle, modélisation et résultats évolutifs (CAMEO) du réseau CoVaRR-Net
Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en évolution théorique et expérimentale et professeurs Killam, Université de la Colombie-Britannique

Les sous-variants BA.4 et BA.5 se transmettent plus rapidement et peuvent réinfecter plus facilement les personnes ayant déjà été infectées par Omicron

« Les sous-variants BA.4 et BA.5 sont environ 9 % plus transmissibles que BA.2 par jour, d’après les dernières données recueillies en Afrique du Sud », déclare la Pre Sarah Otto, coresponsable du pilier Analyse computationnelle, modélisation et résultats évolutifs (CAMEO) du réseau CoVaRR-Net, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en évolution théorique et expérimentale et professeur Killam à l’Université de la Colombie-Britannique. En raison de leurs mutations supplémentaires et de leur emplacement dans le virus, les sous-variants BA.4 et BA.5 semblent échapper à la protection immunitaire des infections précédentes, y compris les infections par le BA.1 qui ont entraîné la première vague d’Omicron. « Cela signifie que le risque de contracter le sous-variant BA.4 ou le BA.5 est plus élevé, même si vous avez été récemment infecté par le BA.1, bien que la vaccination, en plus d’une infection récente par Omicron, confère une très forte protection contre ces variants », explique la Pre Otto.

En Afrique du Sud, de nombreuses personnes ont été infectées lors de la première vague de BA.1 d’Omicron, mais il n’y a pas eu de deuxième vague de BA.2, de sorte que les taux de réinfection par B.4 et BA.5 y sont assez élevés. Il est difficile de prédire comment ces nouvelles lignées vont se propager dans des pays, comme le Canada, qui ont également connu une vague plus récente de BA.2. « Au Canada, il y a eu deux grandes vagues d’Omicron, principalement de BA.1 et ensuite de BA.2. De plus, 48 % des Canadiens ont reçu une dose de rappel, de sorte que nous disposons d’un mur d’immunité assez important qui nous aidera à nous protéger contre les sous-variants BA.4 et BA.5 dans un avenir rapproché », affirme la Pre Otto.

Elle ajoute toutefois qu’un grand nombre d’éléments demeurent inconnus, car peu d’études se sont penchées sur les infections au BA.2 pour déterminer le degré de protection qu’elles offrent contre les sous-variants BA.4 et BA.5. « Nous gardons un œil sur l’évolution des infections et des hospitalisations liées aux BA.4 et BA.5 dans le monde et à l’échelle nationale, ainsi que sur d’autres sous-variants, comme le BA.2.12.1, détecté pour la première fois aux États-Unis, et le BA.2.21, détecté pour la première fois au Canada, dont la fréquence est en hausse », explique la Pre Otto.

Les vaccins actuels seront-ils efficaces contre les sous-variants BA.4 et BA.5?

Les troisièmes et quatrièmes doses augmentent les niveaux d’anticorps, offrant ainsi une plus grande protection contre l’infection, la maladie grave et le décès dus à tous les variants, y compris BA.2, BA.4 et BA.5. « Il n’y a pas encore d’indication d’une quelconque différence dans la gravité de l’infection ou de la maladie causée par BA.4, BA.5 ou l’une des nouvelles sous-lignées BA.2, par rapport aux sous-variants précédents d’Omicron. Les vaccins actuels protègent très bien les gens contre la maladie grave et l’hospitalisation causées par les variants d’Omicron. Les gens doivent toutefois recevoir des doses supplémentaires lorsqu’ils deviennent admissibles afin de rester protégés contre l’infection », déclare la Pre Otto. « Recevoir des doses supplémentaires, ainsi que porter un masque et éviter les espaces intérieurs bondés et mal ventilés, sont autant de mesures que nous pouvons prendre pour réduire le risque d’infection et freiner la transmission. »

Se préparer à une vague d’automne

« Une autre vague est susceptible de frapper le Canada à l’automne, si ce n’est plus tôt, car les niveaux d’anticorps diminuent avec le temps. De plus, comme ces variants sont très différents, nous devrions nous attendre à ce que ces variants, ou d’autres, soient à l’origine de futures vagues d’infections. Cependant, nous ne savons pas si ces futures vagues seront similaires à Omicron ou non. Nous devons rester à l’affût des lignées qui pourraient être à la fois plus transmissibles et plus virulentes », déclare la Pre Otto.

Des vaccins et des antiviraux de nouvelle génération sont en cours de développement pour aider à combattre les nouveaux variants et à réduire la transmission.

« Des progrès sont réalisés dans la mise au point et l’administration de vaccins de nouvelle génération par le biais de plates-formes multiples, qui peuvent offrir une protection de longue durée et une protection générale contre les variants existants du SRAS-CoV-2 et les futurs variants inconnus », a déclaré le Pr Arinjay Banerjee, adjoint au pilier Interactions hôte-pathogène du réseau CoVaRR, chercheur en début de carrière et chercheur scientifique à la Vaccine and Infectious Disease Organization (VIDO) et professeur adjoint à l’Université de la Saskatchewan.

Par exemple, un vaccin administré par vaporisation nasale qui agit à travers la muqueuse des voies respiratoires pour neutraliser le virus SRAS-Co-V-2 offre la possibilité de se protéger contre la maladie et la transmission en entraînant une partie différente du système immunitaire. « En activant l’immunité des muqueuses, vous pouvez induire une forte réponse immunitaire au site de l’infection. Comme il s’agit d’un agent pathogène respiratoire, il faut une réponse immunitaire dans les voies respiratoires. La réponse immunitaire peut neutraliser le virus avant qu’il n’ait la possibilité de s’installer »,  explique le Pr Banerjee.

Certains vaccins muqueux intranasaux en cours de développement sont conçus pour s’attaquer à de multiples variants et pourraient contribuer à neutraliser de nouvelles souches du virus, agissant comme un complément aux vaccins intramusculaires actuels, tout en réduisant également la transmission. « Un autre avantage de cette méthode d’administration non invasive est qu’elle permet d’obtenir un taux d’absorption plus élevé que celui d’une aiguille », ajoute le Pr Banerjee.

De meilleurs médicaments antiviraux pourraient également contribuer à limiter la transmission et à ralentir l’émergence de nouveaux variants. « Des médicaments antiviraux largement efficaces sont essentiels pour contribuer à la protection contre les maladies graves et limiter la transmission de futurs variants inconnus. Les médicaments antiviraux peuvent être stockés et déployés dès l’apparition d’un nouveau variant ou en cas d’émergence d’un nouveau coronavirus dans un monde post-COVID. Si nous disposions de médicaments antiviraux plus largement efficaces, nous pourrions traiter les gens aux premiers stades d’une épidémie pendant que les vaccins sont mis au point et déployés », explique le Pr Banerjee.

Pour l’instant, les vaccins et les antiviraux nous aident à nous protéger contre les maladies graves causées par des sous-variants d’Omicron en constante évolution. Nous verrons ce que l’avenir nous réserve en termes de vaccins de nouvelle génération et de meilleurs antiviraux à large spectre.

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