Pilier 7
Mobilisation, développement et recherche autochtones (CIEDAR)

Tout au long de la pandémie, il est clair que les populations pauvres et racisées, y compris les Autochtones, ont été plus susceptibles d’être gravement malades et de mourir de la COVID-19 que la population canadienne en général. Sachant cela, les auteurs ont voulu mieux comprendre quels facteurs sociaux (c.-à-d. le revenu du ménage, la composition du ménage, le statut de minorité/les expériences de racisme, le logement et le transport, et le nombre de communautés des Premières Nations) influencent la santé des Autochtones pendant la pandémie dans les régions de la santé au Canada.

L’étude a révélé que les régions où le taux de chômage, la densité de population et le nombre de travailleurs ayant un déplacement de plus de 60 minutes étaient plus élevés présentaient des taux plus élevés de COVID-19. Il y avait également plus de cas de COVID-19 dans les régions des territoires du Nord et les provinces des Prairies. En revanche, les régions ayant un pourcentage plus élevé d’aînés (personnes de 65 ans ou plus) et les régions des provinces de l’Atlantique présentaient des taux plus faibles de COVID-19. Enfin, les régions ayant un pourcentage plus élevé d’Autochtones avaient une relation différente avec les cas de COVID-19, selon le nombre de personnes s’identifiant comme membres des Premières Nations, Métis, Inuits ou appartenant à plusieurs groupes autochtones.

Ces résultats démontrent clairement l’effet des facteurs sociaux et du lieu sur la santé, ainsi que la complexité des relations entre les différentes communautés autochtones et leur santé. Les auteurs affirment que le gouvernement canadien doit continuer à investir dans la collecte de données précises et fiables sur les cas de COVID-19 et que ces données doivent distinguer les différentes identités autochtones. Le fait de s’assurer que de meilleures données soient fournies à l’avenir permet de favoriser la souveraineté autochtone et d’améliorer la santé des communautés. Les résultats soulignent également l’impact continu du colonialisme et de l’oppression sur la santé des Autochtones. Cela est évident dans les taux de chômage, les besoins en transport et la densité de la population, qui augmentent considérablement la vulnérabilité à la COVID-19 dans les communautés autochtones. Pour aider les communautés autochtones à faire face à la COVID-19, ou à toute autre pandémie ou urgence sanitaire future, il faut s’attaquer à ces causes profondes de la maladie.

Huyser K.R., Yellow Horse A.J., Collins K.A., Fischer J., Jessome M.G., Ronayne E.T., Lin J.C., Derkson J., Johnson-Jennings M. Understanding the Associations among Social Vulnerabilities, Indigenous Peoples, and COVID-19 Cases within Canadian Health Regions. Int. J. Environ. Res. Public Health 2022, 19(19), 12409; https://doi.org/10.3390/ijerph191912409.