Pilier 1
Immunologie et protection vaccinale

Les doses de rappel du vaccin à ARNm COVID-19 sont largement recommandées pour maintenir l’immunité contre le SRAS-CoV-2, mais les études à plus long terme des réponses induites par le vaccin restent limitées, en particulier chez les adultes âgés et les personnes ayant eu une infection par le variant Omicron après la vaccination.

Cette étude portant sur 116 adultes, qui est disponible sous forme de prépublication et n’a pas encore fait l’objet d’un examen par les pairs, démontre qu’une troisième dose de vaccin à ARNm augmente de manière significative l’ampleur des réponses anticorps spécifiques au SRAS-CoV-2 chez les adultes qui n’ont jamais eu d’antécédents d’infection virale. Alors que les concentrations d’IgG antivirales dans le sang étaient similaires entre les jeunes adultes et les adultes âgés, les réponses contre les variants Omicron étaient systématiquement et considérablement plus faibles que celles contre la souche ancestrale (Wuhan). L’activité de neutralisation du virus a considérablement diminué au fil du temps après la vaccination et l’activité de neutralisation spécifique à Omicron était inférieure au seuil de détection chez la plupart des participants (56 % des jeunes adultes et 96 % des adultes âgés) six mois après la troisième dose de vaccin à ARNm.  Dans un sous-ensemble de 38 adultes qui ont contracté une infection présumée par Omicron après avoir reçu trois doses de vaccin, la réponse immunitaire « hybride » résultante présentait des concentrations élevées d’IgG et des activités de neutralisation du virus contre les souches ancestrales et Omicron par rapport à la vaccination seule. Toutefois, les réponses contre les souches Omicron restaient nettement plus faibles que celles contre la souche ancestrale.

Les résultats de cette étude renforcent les avantages immunitaires d’une troisième dose de vaccin et suggèrent en outre que les personnes n’ayant jamais eu d’antécédents de COVID-19, en particulier les adultes âgés, pourraient avoir besoin d’une quatrième dose dans les trois à six mois suivant la troisième dose pour maintenir leur protection contre les souches Omicron. En revanche, les personnes qui ont contracté une infection par le SRAS-CoV-2 après avoir reçu trois doses de vaccin pourraient tirer moins de bénéfices d’une quatrième dose dans ce délai. L’activité antivirale globalement plus faible contre les souches Omicron indique que la plupart des personnes resteront exposées à un risque plus élevé d’infection par les variants Omicron malgré la vaccination de rappel et peut-être même après une infection postvaccinale.

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Francis Mwimanzi, Hope Lapointe, Peter Cheung, Yurou Sang, Fatima Yaseen, Rebecca Kalikawe, Sneha Datwani, Laura Burns, Landon Young, Victor Leung, Siobhan Ennis, Chanson Brumme, Julio Montaner, Winnie Dong, Natalie Prystajecky, Christopher Lowe, Mari DeMarco, Daniel Holmes, Janet Simons, Masahiro Niikura, Marc Romeny, Zabrina Brumme, Mark Brockman. Impact of age and SARS-CoV-2 breakthrough infection on humoral immune responses after three doses of COVID-19 mRNA vaccine (Impact de l’âge et de l’infection postvaccinale par le SRAS-CoV-2 sur les réponses immunitaires humorales après trois doses de vaccin à ARNm contre la COVID-19)). medRxiv. 2022.08.08.22278494; https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2022.08.08.22278494v1