Pilier 1
Immunologie et protection vaccinale
Cette étude porte sur la réponse anticorps d’une personne infectée par deux sous-variants différents d’Omicron : BA.1 10 semaines après avoir reçu la troisième dose du vaccin contre la COVID-19 et BA.2 13 des semaines plus tard. La réponse immunitaire des participants a été comparée à celle de 124 personnes qui n’avaient pas été infectées par le SRAS-CoV-2 et qui avaient reçu trois doses de vaccin. L’objectif de l’étude était de comprendre comment le système immunitaire réagit à des infections séquentielles de SRAS-CoV-2 par ces variants étroitement apparentés.
Le participant était un travailleur de la santé âgé de 30 ans qui n’avait pas de problème de santé majeur. Le participant a reçu trois doses de vaccin à ARNm (tous monovalents de Pfizer; 30 mcg) fin décembre 2020, début février 2021 et fin octobre 2021. Le groupe de comparaison était composé de 74 % de femmes avec un âge médian de 57 ans.
Principaux résultats :
- Un mois après les deuxième et troisième doses de vaccin, les niveaux d’anticorps et les activités de neutralisation du participant étaient moyens par rapport à d’autres individus n’ayant jamais contracté la COVID-19 et ayant reçu trois doses. Ces résultats indiquent que les réponses vaccinales globales du participant étaient typiques de la cohorte, mais néanmoins insuffisantes pour prévenir l’infection par le BA.1 environ six semaines plus tard.
- La première infection par Omicron a considérablement renforcé la réponse immunitaire du participant, plaçant les niveaux d’anticorps et la capacité de neutralisation du virus dans les 5 % les plus élevés du groupe de comparaison. Néanmoins, cette dose de rappel n’a pas suffi à empêcher la réinfection par le BA.2 environ 10 semaines plus tard.
- La seconde infection n’a augmenté que modestement la réponse immunitaire aux variants BA.1 et BA.2.
- Malgré l’infection par le BA.1 et la réinfection par le BA.2, l’activité de neutralisation du virus du participant contre le BA.1 un mois après la troisième dose, qui représentait l’activité la plus élevée mesurée au cours de l’étude, est restée quatre fois plus faible que celle contre la souche de type sauvage un mois après la troisième dose de vaccin. La capacité nettement plus faible des réponses immunitaires « hybrides » (vaccin et double infection) à neutraliser Omicron par rapport au type sauvage suggère que le participant peut rester exposé à un risque d’infection supplémentaire par Omicron.
Dans l’ensemble, l’étude souligne que si les vaccins contre la COVID-19 sont efficaces pour prévenir la forme grave de la maladie, ils peuvent ne pas protéger complètement contre les infections par les différents sous-variants d’Omicron. Cela est d’autant plus important que les réponses immunitaires aux vaccins diminuent naturellement avec le temps. Il reste donc essentiel de maintenir des mesures de protection supplémentaires, telles que le port d’un masque et la distanciation sociale, afin d’atténuer la propagation de ces variants hautement invasifs sur le plan immunitaire.
Serial infection with SARS-CoV-2 Omicron BA.1 and bA.2 following three-dose COVID-19 vaccination. Hope R. Lapointe, Francis Mwimanzi, Peter K. Cheung, Yurou Sang, Fatima Yaseen, Rebecca Kalikawe, Sneha Datwani, Rachel Waterworth, Gisele Umviligihozo, Siobhan Ennis, Landon Young, Winnie Dong, Don Kirkby, Laura Burns, Victor Leung, Daniel T. Holmes, Mari L. DeMarco, Janet Simons, Nancy Matic, Julio S.G. Montaner, Chanson J. Brumme, Natalie Prystajecky, Masahiro Niikura, Christopher F. Lowe, Marc G. Romney, Mark A. Brockman, Zabrina L. Brumme. Frontiers in Immunology. 2023.09.05.947021; https://www.frontiersin.org/journals/immunology/articles/10.3389/fimmu.2022.947021/full