L’activité antivirale des protéines transmembranaires induites par l’interféron et les stratégies d’évasion immunitaire au virus

Pilier 4
Génomique fonctionnelle et structure-fonction des variants préoccupants

Les interférons (IFN) sont des protéines naturelles de notre système immunitaire qui font partie de la défense de l’organisme contre les infections virales. Ils agissent en déclenchant la production de protéines spécialisées appelées gènes stimulés par l’interféron (GSI), qui contribuent à protéger les cellules. Parmi ces produits de GSI, un groupe appelé protéines transmembranaires inductibles par interféron (ou IFITM en anglais) joue un rôle particulièrement important. Les IFITM, plus précisément les IFITM1, IFITM2 et IFITM3, font partie d’une famille de protéines qui empêchent les virus de pénétrer dans les cellules.

La recherche montre que les IFITM agissent en empêchant les virus de fusionner avec les membranes des cellules saines, une étape critique dont les virus ont besoin pour infecter. Ils y parviennent en modifiant la structure et la composition lipidique de la membrane cellulaire, ce qui rend la pénétration des virus plus difficile. Cependant, certains virus ont trouvé des moyens de contourner ces défenses. Certains virus interagissent directement avec les IFITM par l’intermédiaire de leurs protéines de surface, tandis que d’autres modifient la manière dont ils pénètrent dans les cellules, évitant ainsi toute interaction avec les IFITM.

Il est intéressant de noter que les IFITM ne se contentent pas de combattre les virus : ils jouent également un rôle dans d’autres fonctions cellulaires, notamment dans les voies de signalisation qui contribuent à coordonner la réponse immunitaire. Dans certains cas, leurs effets sur les cellules peuvent dépendre du contexte, ce qui signifie que leurs actions peuvent changer en fonction du type de virus ou des conditions dans le corps.

L’étude du fonctionnement des IFITM fournit aux chercheurs des informations utiles pour la conception de nouveaux traitements antiviraux. En comprenant comment ces protéines bloquent les infections et comment les virus les contrent, les scientifiques peuvent mettre au point des traitements qui imitent ou renforcent les mécanismes de défense naturels des IFITM. Ces connaissances sont particulièrement importantes pour la création d’antiviraux à large spectre, c’est-à-dire des médicaments efficaces contre de nombreux types de virus, et peuvent améliorer notre capacité à répondre aux menaces virales émergentes, telles que de futures pandémies potentielles.

En résumé, les IFITM constituent un élément essentiel de la boîte à outils du système immunitaire, qui nous protège contre un large éventail de virus. En étudiant les IFITM, les scientifiques cherchent à exploiter leurs capacités protectrices et à concevoir des traitements qui rendent les défenses naturelles de notre système immunitaire mieux outillées pour faire face à un large éventail de virus.

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