Fiona Brinkman
Adjointe du pilier 6, CAMEO (Analyse computationnelle, modélisation et résultats évolutifs) du réseau CoVaRR-Net
Professeure émérite de bioinformatique et de génomique, Université Simon Fraser
Kimberly Huyser
Responsable, Pilier 7, Mobilisation, développement et recherche autochtones (CIEDAR) du réseau CoVaRR-Net
Professeure agrégée, Université de la Colombie-Britannique
Marc-André Langlois
Directeur général, CoVaRR-Net
Professeur de virologie moléculaire et d’immunité intrinsèque, Université d’Ottawa
Nazeem Muhajarine
Co-responsable du pilier 8, Impacts sur la santé publique, les systèmes de santé et la politique sociale, du réseau CoVaRR-Net
Professeur et épidémiologiste, Université de la Saskatchewan
Sally Otto
Co-responsable du pilier 6, CAMEO (Analyse computationnelle, modélisation et résultats évolutifs) du réseau CoVaRR-Net 6
Professeure Killam et titulaire d’une chaire de recherche du Canada de niveau 1, Université de la Colombie-Britannique
Alors que le réseau CoVaRR-Net s’apprête à achever son mandat à la fin du mois de mars 2025, plusieurs membres clés de CoVaRR-Net réfléchissent aux multiples avantages qu’un tel réseau a apportés à la recherche en santé au Canada.
Dans l’édition d’automne 2024 du Trimestriel de CoVaRR-Net, plusieurs membres clés du réseau CoVaRR-Net réfléchissent aux multiples avantages qu’un tel réseau a apportés à la recherche en santé au Canada. Quelques avantages importants discutés dans « Les multiples avantages d’un réseau national de recherche en santé » sont les suivants :
- Réunir des experts en recherche multidisciplinaire de partout au pays pour réagir rapidement aux nouveaux variants du SRAS-CoV-2 et à d’autres agents pathogènes de manière plus efficace et efficiente.
- Créer un réseau de scientifiques canadiens de premier plan et les encourager à travailler ensemble pour se mobiliser rapidement en cas de crise sanitaire.
- Établir des collaborations créatives avec des chercheurs et des communautés autochtones.
- Fournir et communiquer rapidement de nouveaux résultats de recherche dans le domaine de la santé.
- Créer de nouvelles capacités spécialisées grâce à des initiatives majeures telles que la Biobanque, le Groupe de recherche sur la surveillance des eaux usées, CAMEO et CCABL3.
Dans la deuxième partie, plusieurs membres du réseau CoVaRR-Net réfléchissent à certains avantages supplémentaires importants :
- Former la prochaine génération de chercheurs en santé.
- Traduire la recherche en santé et les connaissances fondées sur des données probantes pour informer et influencer les décideurs politiques, les responsables de la santé publique et le public canadien.
Un cadre de formation exceptionnel pour les jeunes scientifiques
La structure et le financement du réseau CoVaRR-Net ont permis aux membres du réseau d’embaucher un total de 195 membres de personnel hautement qualifié (PHQ). En effet, l’embauche de jeunes chercheurs au cours de la pandémie de COVID-19 a offert une occasion unique à de nombreux scientifiques en devenir et a également contribué à construire un avenir solide pour la recherche en santé au Canada.
« En tant qu’universitaires, les membres du PHQ ont été des contributeurs essentiels à la recherche produite par chacune des unités du réseau. Nos stagiaires ont eu l’occasion unique de travailler sur l’un des sujets de recherche les plus pertinents de l’époque, de comprendre les mécanismes d’une pandémie et d’acquérir de nouvelles compétences qui pourraient être appliquées et adaptées à toutes les maladies infectieuses », déclare le Pr Marc-André Langlois, directeur général du réseau CoVaRR-Net et professeur de virologie moléculaire et d’immunité intrinsèque à l’Université d’Ottawa. « Les membres du PHQ ont collaboré avec des chercheurs principaux chevronnés et ils ont établi des relations avec une nouvelle génération de pairs au sein d’un réseau national à un stade très précoce de leur carrière. »
La formation au sein d’un tel réseau a été un tremplin vers des postes exceptionnels en début de carrière pour de nombreuses personnes hautement qualifiées du réseau CoVaRR-Net. « Notre premier responsable de la recherche du pilier est passé de CoVaRR-Net à un poste de chaire de recherche du Canada de niveau II à l’Université de la Saskatchewan et un ancien analyste de recherche de notre pilier est aujourd’hui scientifique principal à l’autorité sanitaire de la Saskatchewan », déclare le Pr Nazeem Muhajarine, co-responsable du pilier 8 du réseau CoVaRR-Net, Impacts sur la santé publique, les systèmes de santé et la politique sociale, et professeur à l’Université de la Saskatchewan. Une autre recrue de choix a acquis une expérience précieuse dans le domaine de l’épidémiologie computationnelle et génomique au sein du pilier 6. « Notre ancienne associée de recherche, Carmen Lia Murall, est devenue chef de l’épidémiologie génomique à l’Agence de santé publique du Canada », explique la Pre Sally Otto, co-responsable du pilier 6 du réseau CoVaRR-Net (Analyse computationnelle, modélisation et résultats évolutifs – CAMEO), professeure Killam et titulaire d’une chaire de recherche du Canada à l’Université de la Colombie-Britannique. « Les stagiaires comme Carmen Lia Murall ont bénéficié d’une collaboration avec un réseau diversifié de scientifiques, ce qui leur a permis de transférer leurs compétences à leur emploi actuel et de renforcer l’infrastructure de recherche en santé du Canada. »
Acquérir une expérience de formation dans le cadre de collaborations de recherche multidisciplinaires
« J’ai participé à un vaste projet multidisciplinaire de pathogénomique en tant que post-doctorante, où j’ai appris à travailler avec d’autres personnes et à faire de la recherche en équipe pour résoudre des problèmes difficiles. Le réseau CoVaRR-Net a offert à nos stagiaires le même type d’expérience précieuse en leur apprenant à mener des recherches collaboratives et interdisciplinaires », déclare la Pre Fiona Brinkman, adjointe du pilier CAMEO du réseau CoVaRR-Net et professeure émérite de bioinformatique et de génomique à l’Université Simon Fraser. « Ils développent leur expertise et apprécient la valeur du travail en commun, tout en acquérant une expérience de la publication et de la présentation à l’échelle internationale. »
Les stagiaires du pilier 7 du réseau CoVaRR-Net (Mobilisation, développement et recherche autochtones) ont bénéficié de l’expérience unique de travailler avec des chercheurs en santé canadiens de plusieurs disciplines et des chercheurs en santé autochtone au niveau international.
« Au départ, CIEDAR servait de lien avec les communautés autochtones du pays. Notre rôle s’est ensuite élargi pour nous permettre de mener nos propres recherches dans le cadre d’un réseau de recherche national », explique la Pre Kimberly Huyser, responsable du pilier 7 du réseau CoVaRR-Net, Mobilisation, développement et recherche autochtones (CIEDAR), et professeure agrégée à l’Université de la Colombie-Britannique. « Cela a permis à nos stagiaires de rencontrer des chercheurs de la Biobanque, du Groupe de recherche sur la surveillance des eaux usées et des divers piliers de recherche du réseau CoVaRR-Net et de travailler avec eux. Nous avons également établi des partenariats avec des chercheurs en santé autochtone aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande, ce qui a permis à nos stagiaires de découvrir des approches diverses et fructueuses pour intégrer les voix autochtones dans la recherche en santé dans d’autres pays. »
Traduire la recherche en santé pour informer et influencer la réponse de la santé publique
Le directeur général du réseau CoVaRR-Net et plusieurs unités du réseau ont eu des échanges réguliers avec des responsables de la santé publique et d’autres décideurs gouvernementaux pour les informer des dernières découvertes concernant la COVID-19 et ses variants, ainsi que pour mieux comprendre les besoins d’information des gouvernements.
Les scientifiques du pilier 8, Impacts sur la santé publique, les systèmes de santé et la politique sociale, ont joué un rôle clé à cet égard. « Le réseau nous a permis, par exemple, de recueillir des données, de les analyser et de fournir des résultats de recherche et des recommandations utiles aux décideurs provinciaux et nationaux durant la COVID-19 », explique le Pr Muhajarine. « Par exemple, nous avons formé une table ronde de responsables de la santé publique, en faisant appel à des membres du Réseau pour la santé publique urbaine, afin de diffuser les résultats de nos recherches et d’apprendre des responsables de la santé publique en quoi ces résultats sont utiles et quels sont les sujets sur lesquels ils souhaiteraient obtenir davantage d’information. »
La communication avec le public par l’intermédiaire des médias a également constitué une activité cruciale pour de nombreux experts du réseau CoVaRR-Net pendant la pandémie. CoVaRR-Net a été une ressource très appréciée des journalistes, qui ont cherché à interviewer un vaste éventail de spécialistes. Alors qu’ils recherchaient des personnes possédant l’expertise nécessaire pour expliquer clairement des concepts parfois complexes au public profane, le recours à un réseau comme CoVaRR-Net s’est avéré efficace, car il disposait d’une équipe de communication centrale capable d’organiser des entrevues avec un grand nombre de spécialistes.
Par ailleurs, l’expérience du réseau CoVaRR-Net a appris aux chercheurs principaux de disciplines fondamentales et appliquées comment traiter avec les médias et l’importance de traduire une recherche scientifique complexe en termes simples pour le public, ainsi que pour d’autres intervenants clés, y compris des responsables de la santé publique et des responsables gouvernementaux qui ne sont pas nécessairement des experts en recherche dans le domaine de la santé.
« Une partie de notre devoir, en tant qu’universitaires, est d’enseigner aux étudiants et de les éduquer. Pendant la pandémie, nous avons eu la responsabilité particulière d’atteindre le public et les intervenants au sein du gouvernement et des médias, ce qui a élargi notre rôle en tant qu’éducateurs et chercheurs », déclare le Pr Langlois. « Apprendre à utiliser le langage pour communiquer efficacement avec ces différents publics nous a permis d’avoir plus d’impact dans la diffusion de nouvelles données et de nouvelles connaissances relatives à la menace des variants du SRAS-CoV-2 en constante évolution durant les différents stades de la pandémie. »
L’amélioration de la capacité des chercheurs canadiens à communiquer sur des sujets de santé complexes en termes simples continuera sans aucun doute à avoir une incidence positive sur la santé publique à l’avenir.