Pilier 1
Immunologie et protection vaccinale

Cette étude porte sur les réponses immunitaires humorales de personnes atteintes du VIH (PV-VIH) sous traitement antirétroviral suppressif jusqu’à six mois après la deuxième dose et un mois après la troisième dose de vaccin contre la COVID-19.  L’étude a conclu que les PV-VIH adultes dont la charge virale est bien contrôlée et dont le nombre de lymphocytes T CD4+ est préservé présentent des réponses anticorps fortes et fonctionnelles à la vaccination contre la COVID-19 à deux et trois doses, y compris contre Omicron.

L’étude a porté sur 99 PV-VIH et 152 personnes non infectées par le VIH (témoins).  Les PV-VIH et les témoins étaient globalement similaires en termes d’âge (âge médian de 54 ans pour les PV-VIH et de 47 ans pour les témoins) et de nombre de maladies chroniques, mais le groupe des PV-VIH comprenait davantage d’hommes et de Blancs. 80 % des participants séropositifs et 88 % des témoins avaient reçu une troisième dose, en moyenne 6,3 mois après la deuxième. Toutes les troisièmes doses étaient des vaccins à ARNm, et plus de PV-VIH que de témoins ont reçu l’ARNm-1273 (70 % contre 59 %, respectivement)

Principaux résultats

  • Les taux d’anticorps ont naturellement diminué au fil du temps après la deuxième dose de vaccin. Cependant, le taux de déclin et les niveaux globaux d’anticorps étaient similaires chez les PV-VIH et les témoins après prise en compte des facteurs sociodémographiques, sanitaires et liés à la vaccination. Cela indique que la séropositivité n’a pas d’effet négatif sur la réponse anticorps à long terme.
  • Même les PV-VIH dont le nombre de cellules T CD4+ était déjà faible n’ont pas présenté de réponses anticorps altérées après deux doses de vaccin.
  • La troisième dose de vaccin a permis d’augmenter de manière significative les niveaux d’anticorps au-delà de ce qui avait été obtenu après la deuxième dose. Alors que les réponses au variant Omicron étaient généralement plus faibles que celles au virus de type sauvage, les PV-VIH présentaient des niveaux d’anticorps comparables ou même supérieurs à ceux des témoins après la troisième dose.
  • Le fait de recevoir le vaccin Moderna pour la troisième dose était fortement associé à des taux d’anticorps plus élevés.

Dans l’ensemble, cette étude confirme l’efficacité de la vaccination contre la COVID-19 chez les PV-VIH et souligne l’importance des doses de rappel pour maintenir une forte immunité contre la COVID-19.

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People with Human Immunodeficiency Virus receiving suppressive antiretroviral therapy show typical antibody durability after dual coronavirus disease 2019 vaccination and strong third dose responses. Hope R. Lapointe, Francis Mwimanzi, Peter K. Cheung, Yurou Sang, Fatima Yaseen, Gisele Umviligihozo, Rebecca Kalikawe, Sarah Speckmaier, Nadia Moran-Garcia, Sneha Datwani, Maggie C. Duncan, Olga Agafitei, Siobhan Ennis, Landon Young, Hesham Ali, Bruce Ganase, F. Harrison Omondi, Winnie Dong, Junine Toy, Paul Sereda, Laura Burns, Cecilia T. Costiniuk, Curtis Cooper, Aslam H. Anis, Victor Leung, Daniel T. Holmes, Mari L. DeMarco, Janet Simons, Malcolm Hedgcock,  Natalie Prystajecky, Christopher F. Lowe, Ralph Pantophlet, Marc G. Romney, Roland Barrios, Silvia Guillemi, Chanson J. Brumme, Julio S.G. Montaner, Mark Hull,  Marianne Harris, Masahiro Niikura, Mark A. Brockman, Zabrina L. Brumme. The Journal of Infectious Diseases. 2023.04.01.6603521; https://academic.oup.com/jid/article/227/7/838/6603521