Ceci fait partie d’une série continue de recommandations émises par CoVaRR-Net. Ces recommandations s’adressent aux gouvernements locaux et provinciaux et à leurs responsables de la santé.
Résumé
L’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a signalé qu’entre 15 % et 17 % de la population générale du Canada hésite à recevoir un vaccin contre la COVID-19.
L’hésitation face à la vaccination est une menace pour le succès des programmes de vaccination contre la COVID-19 et est considérée comme l’une des dix principales menaces pour la santé publique par l’Organisation mondiale de la santé. L’hésitation face à la vaccination représente également un danger pour la santé publique, étant donné que la grande majorité (88,1 %) des cas de COVID-19 au Canada en date du 21 août 2021 se trouve dans la population non vaccinée.
Au Canada, des progrès ont été réalisés dans la lutte contre l’hésitation face à la vaccination grâce à l’élimination d’obstacles à l’accès, à des communications et des publicités ciblées, à de la sensibilisation ciblée par la mobilisation de partenaires de confiance, à des conseils fournis aux prestataires de soins de santé, à la mobilisation d’interventions au niveau communautaire à l’aide de subventions et à la sécurisation de l’approvisionnement en vaccins contre la COVID-19. L’Alberta, le Manitoba, le Québec et les Territoires du Nord-Ouest ont même eu recours à des incitations financières, en mettant en place des loteries pour améliorer les taux de couverture vaccinale.
- Une étude de l’ASPC sur les fournisseurs de soins de santé a indiqué que 95 % des médecins au Canada trouveraient une formation supplémentaire sur l’hésitation face à la vaccination utile pour leur pratique.
- Au 31 août 2021, le taux de cas actifs de COVID signalés chez des membres des Premières Nations vivant dans des réserves était 3,5 fois supérieur au taux respectif dans la population canadienne générale.
- Israël a combattu les niveaux d’hésitation des vaccins en utilisant des infirmières communautaires, des médecins de première ligne, des ambulanciers paramédicaux et des techniciens médicaux d’urgence. Certains pays, comme l’Indonésie, ont rendu obligatoire la vaccination contre la COVID-19, tandis que d’autres, comme l’Australie et la Grèce, n’ont rendu les vaccins obligatoires que pour certains groupes (p. ex., les travailleurs de soins de longue durée).
- Les passeports vaccinaux ont été étudiés par de nombreux pays et on croit qu’ils ont une incidence sur l’acceptation des vaccins, car ils permettent aux personnes vaccinées de prendre part à des activités avec une preuve de vaccination. Plus d’un million de personnes ont pris rendez-vous pour se faire vacciner le jour où la France a annoncé sa politique du passeport vaccinal.
Recommandations du réseau CoVaRR-Net
À l’échelle nationale
- Financer et soutenir une évaluation rapide pancanadienne qui décrirait et évaluerait les approches et les cadres utilisés par les gouvernements provinciaux, territoriaux, régionaux, locaux et des Premières Nations pour surmonter l’hésitation face à la vaccination et s’engager à présenter les résultats et les recommandations.
À l’échelle provinciale
- Rendre obligatoire l’homologation des vaccins dans les milieux à risque élevé et la revoir en fonction de l’évolution des taux de vaccination et des indicateurs de pandémie.
- Former et sensibiliser les travailleurs de santé à l’échelle provinciale aux racines coloniales du Canada afin que les campagnes d’éducation sur l’hésitation face à la vaccination favorisent la confiance des populations autochtones locales.
- Mobiliser des leaders autochtones et des personnes de confiance afin qu’ils communiquer des messages de santé publique et s’assurer qu’ils sont au cœur des programmes de déploiement de la vaccination.
À l’échelle locale et régionale
- Mettre en œuvre des stratégies créatives pour surmonter l’hésitation face à la vaccination avec des leaders et des personnalités locales. Les stratégies peuvent comprendre la mise en vedette des personnalités de la communauté recevant leur vaccin, des rappels par message texte, des campagnes médiatiques et des séances locales de dissipation de fausses croyances.
- Les cliniciens doivent intégrer des conversations sur la vaccination à chaque rencontre avec un patient afin d’évaluer l’état actuel du comportement individuel et d’adopter des outils et des supports avec des réponses préparées aux questions et aux préoccupations. Le Guide sur l’hésitation face à la vaccination (Vaccine Hesitancy Guide) est un outil qui peut aider à orienter ces conversations avec les patients hésitants.
- Dans la mesure du possible, les professionnels de la santé auxquels les groupes soucieux d’équité peuvent s’identifier devraient fournir des conseils personnalisés sur les vaccins contre la COVID-19 aux populations marginalisées et racisées.